PATHOLOGIES PSY DU SUJET ÂGÉ
Quels sont les principaux troubles psychiques rencontrés chez les sujets âgés ?
Ce sont la dépression, la démence, les troubles anxieux, les troubles du sommeil. Avec le vieillissement de la population, il est également plus courant qu’autrefois d’observer, chez des personnes âgées, une maladie bipolaire (même si ses symptômes s’amendent classiquement avec le temps) ou des troubles psychotiques (schizophrénie, trouble délirant).
Quels sont les principaux symptȏmes chez les sujets âgés ?
• Troubles anxieux
Chez les sujets âgés, les troubles anxieux (prévalence > 10 %) se traduisent souvent par une asthénie, des symptômes somatiques (douleurs, sensation d’étouffement…), tandis que la composante psychique est davantage en arrière-plan. Les troubles anxieux peuvent mimer une maladie somatique (par exemple, une angine de poitrine…), fréquente dans ces tranches d’âge.
L’apparition de troubles du sommeil concerne une personne sur trois après 60 ans. Par ailleurs, bien que physiologiques avec le vieillissement, la diminution du temps de sommeil et le rallongement de la durée d’endormissement sont souvent mal acceptés des personnes âgées. Ces troubles du sommeil sont à l’origine d’une surconsommation de médicaments psychotropes (somnifères, anxiolytiques...) favorisant, outre les chutes, l’apparition de troubles mnésiques.
• Dépression du sujet âgé
Particulièrement répandue chez les personnes vivant en institution, la dépression du sujet âgé se manifeste plus fréquemment par des plaintes physiques (symptômes digestifs, douleurs), des plaintes mnésiques ou des troubles de la concentration. L’humeur triste peut être remplacée par de l’irritabilité, voire une certaine agressivité. Des idées délirantes peuvent être présentes à thème de persécution le plus souvent. Plus rarement, certaines dépressions du sujet âgé sont dues à un trouble bipolaire qui survient, dans 15 à 20 % des cas, après 55 ans et peut s’associer à des lésions cérébro-vasculaires.
Parfois, le diagnostic de dépression est difficile à poser car la clinique mime un tableau de maladie neurodégénérative ou de démence, comme la maladie d’Alzheimer, qui s’accompagnent elles-mêmes fréquemment de dépression.
Le risque suicidaire doit toujours rester à l’esprit (un tiers des décès par suicide ont lieu après 65 ans).
• Démences
La maladie d’Alzheimer, les démences vasculaires peuvent s’accompagner de symptômes de dépression. À des stades tardifs, elles s’accompagnent souvent de troubles du comportement (apathie ou agitation, déambulation…).
• Schizophrénie « vieillie »
Rares (en raison d’une mortalité prématurée), les schizophrénies « vieillies » semblent se traduire par des symptômes peu différents de ceux des patients plus jeunes. Les idées délirantes pourraient cependant être plus atténuées chez les patients âgés et les symptômes dépressifs et les troubles cognitifs plus accentués.
Comment traite-t-on les troubles psychiques des sujets âgés ?
Le soutien psychosocial du patient et de sa famille est central. La psychothérapie peut conserver une place chez certains sujets âgés anxieux ou déprimés.
Le traitement médicamenteux (anxiolytiques, antidépresseurs, neuroleptiques) devra être adapté en fonction des paramètres pharmacologiques (diminution de la fonction rénale...), de la tolérance diminuée pour certains médicaments (lithium, neuroleptiques), de possibles interactions du fait d’une polymédication, des contre-indications à la prise du traitement du fait de pathologies associées (affections cardiaques, glaucome…).
La décision d’hospitalisation sera toujours prudente (risque de perte de repères).